L’Odyssée managériale – Nous sommes Elodie et Dimitri, 2 étudiants français passionnés par l’influence culturelle des pays sur leur mode de management, ainsi que sur tous les sujets liés le futur du travail.

Pendant notre année de césure (l’année 2023), nous nous sommes tous les deux lancés dans un projet un peu fou : faire le tour du monde pendant 7 mois dans le but de rencontrer des entreprises et des professionnels du management et de la culture. Nous avons débuté notre périple le 06 janvier et étudions la Suisse, l’Allemagne, Israël, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l’Argentine et le Maroc.

Nous souhaitons partager avec vous une petite synthèse de notre expérience en Allemagne. Un article plus détaillé et les retours d’expérience dans les autres pays visités se trouvent sur notre site Web Odyssée managériale.

Quelle est la culture managériale en Allemagne ?

Du 28 janvier au 12 février 2023, nous avons découvert l’Allemagne pour la deuxième étape de l’Odyssée Managériale.
Pendant ce séjour court mais intense, nous avons eu l’occasion de rencontrer près d’une dizaine d’entreprises ainsi que 3 experts du management dans les villes d’Hambourg et de Francfort.

ESPRIT D’EQUIPE et PRAGMATISME – les piliers du monde professionnel

Nous nous sommes vite rendus compte que le pragmatisme faisait partie intégrante de la culture germanique. Ici, travail rime avec rigueur, productivité et résultat.

Cela se remarque directement dans la communication. Nous avons remarqué que les Allemands usent d’une communication directe, frontale qui surprend d’ailleurs plus d’un Français… Le franc parler est quelque chose d’apprécié en entreprise.

On retrouve également ce pragmatisme dans les horaires de travail. Les Allemands commencent leur journée de travail plus tôt que les Français et n’ont pas pour habitude de faire de longues pauses. Cela se remarque surtout le midi, marqué par un temps de pause beaucoup moins important qu’en France.

Ce pragmatisme allemand se ressent même dans le vocabulaire. On nous explique que des expressions un peu vagues comme « globalement », « sentir quelque chose » sont incompatibles avec la mentalité. En effet, les mots eux aussi doivent être précis et clairs.

La ponctualité fait partie du même registre, aussi bien pour commencer une réunion de travail à l’heure et respecter la durée prévue que pour arriver à une soirée privée.

Autre élément de comparaison intéressant : l’importance des diplômes. Ces derniers sont extrêmement valorisés et valorisants en France, alors qu’en Allemagne, l’expérience, la motivation et la personnalité d’une personne seront bien plus considérées.

Un autre point important que nous voulons mettre en avant, c’est que la rigueur allemande n’est pas incompatible avec l’aspect collectif ainsi qu’avec l’importance du travail collaboratif. Au contraire, ces deux aspects sont même conciliables. En Allemagne, tous les collaborateurs vont travailler ensemble pour atteindre un but commun (la réalisation du projet). C’est réel, on ne travaille pas pour se faire bien voir par son patron, on travaille pour faire avancer le projet. Le management est ici « collégial ».

De même, il y a un niveau élevé de coopération entre la direction et les instances représentatives du personnel. Le dialogue social est fluide et tend en général à la recherche systématique d’un compromis, débouchant sur des solutions acceptables par toutes les parties prenantes.

TRADITION vs. INNOVATION

Ce séjour en Allemagne nous a également conduit à remarquer que, dans le monde du travail ainsi que dans la vie de tous les jours, la modernité allemande se trouve parfois rattrapée par le poids des habitudes et traditions.

Dans le monde du travail, on a d’un côté les entreprises du Mittelstand, qui forment l’épine dorsale de l’économie allemande et qui fonctionnent encore bien souvent de manière très traditionnelle. Ces entreprises forment un ensemble assez hétérogène composé d’entreprises familiales et de PME principalement et sont souvent caractérisées par leur paternalisme. Mais, d’un autre côté, on voit de plus en plus émerger des entreprises au caractère innovant et en rupture comme Fritz-Kola, que nous avons visité à Hambourg. L’entreprise montre fièrement sa culture d’entreprise jeune, branchée et dynamique.

Cette contradiction se remarque aussi au niveau de l’écologie. L’Allemagne s’affiche comme pays pionnier dans les énergies renouvelables (nous observons un grand nombre d’éoliennes) mais 45% de l’électricité allemande est produite par des énergies fossiles comme le charbon ou le gaz.

En Allemagne, il y a également plus de femmes au foyer ou qui travaillent à temps partiel qu’en France. En fait, dans la mentalité allemande, c’est encore souvent la femme qui doit rester à la maison s’occuper des enfants. Cependant, on nous informe que la règle concernant les congés parentaux en Allemagne est très moderne : 14 mois sont à répartir entre le père et la mère. Mais dans les faits c’est surtout la mère qui reste à la maison et le père ne prend presque jamais ou seulement très peu de congé paternité. La législation évolue donc plus rapidement que les habitudes.

À notre échelle de visiteur-observateur nous avons également ressenti cette contradiction entre modernité et ancienneté dans le paiement numérique. Il nous a souvent été impossible de payer en carte bancaire et nous avons appris que l’Allemagne était le pays européen où l’utilisation d’argent liquide était le plus répandue. C’est surprenant pour un pays dont l’économie est si florissante.

Nous sommes conscients que 2 semaines ne permettent absolument pas d’avoir en main toutes les clés de compréhension de la culture managériale allemande, mais nous sommes très heureux d’avoir eu la chance de pouvoir rencontrer beaucoup de personnes différentes et d’étudier le management en Allemagne. Nous continuons notre voyage avec une expérience riche de nouvelles découvertes dans les bagages !

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Elodie & Dimitri